par Jean-Pascal Higelé
Les notes de l’IES – n°4 – mai 2009
L’accord national interprofessionnel (ANI) du 23 décembre 2008 relatif à l’indemnisation du chômage (convention du 19 février 2009) n’aura reçu l’approbation que de la seule CFDT. Si le refus de la CFTC et la CGC de signer l’accord est un fait exceptionnel qui pose question en soi, sur le fond, l’accord s’inscrit au contraire dans la continuité de l’histoire récente de l’indemnisation du chômage, contre la socialisation du salaire acquise dans les premières années de l’Unedic. Ainsi, malgré les perspectives sombres en matière d’emploi, l’accord Unedic 2008 continue d’enfermer le droit à ressources des chômeurs dans les canons du salaire différé. Ce faisant, il copie l’épargne dans la définition des prestations – comme si se parer de l’allure du revenu de patrimoine rendait le droit plus légitime – et condamne à l’allocation tutélaire les chômeurs qu’il exclut de l’assurance-chômage.