par Jean-Paul Domin
Les notes de l’IES – n°14 – juin-juillet 2010
Alors que depuis 1945 l’assurance-maladie voyait son rôle grandir dans la couverture des dépenses de santé, les années 1980 ont initié un mouvement de constitution puis d’affirmation d’un marché des régimes complémentaires. Jean-Paul Domin, économiste de la santé, montre la conséquence de cette évolution : alors que l’assurance-maladie obéit à une logique salariale de mutualisation transversale aux emplois et aux entreprises, le marché des complémentaires relève, lui, d’une logique de l’emploi, avec de fortes disparités entre chômeurs et occupés, entre cadres et employés, entre petites et grandes entreprises. L’assurance maladie, quand elle se détache du salaire socialisé, dépend davantage de l’emploi. Nous avons ici un exemple de plus du risque encouru lorsqu’on ne fait plus du salaire le support des droits sociaux.