par Philippe Batifoulier
Les notes de l’IES – n°16 – octobre 2010
La part des dépenses de soins financée par la Sécurité sociale a commencé à décroître.
D’un financement socialisé à l’échelle nationale par la Sécurité sociale, on reporte la prise en charge des soins sur des assurances complémentaires fragmentées et inégalitaires, et même directement sur les patients. Philippe Batifoulier montre comment ce recul du financement des soins par la Sécurité sociale renforce les inégalités dans l’accès aux soins, pénalisant doublement les ménages à bas revenus malgré les dispositifs de soutien aux plus pauvres qui servent à légitimer le projet d’ensemble. On voit par là l’effet dévastateur de nommer « prélèvements obligatoires » la socialisation des ressources nécessaires au système de soins. On voit également l’hypocrisie de cette expression puisque les restrictions budgétaires entraînent une augmentation des prélèvements « non obligatoires » que constituent les primes d’assurances complémentaires et les paiements directs de la part des patients.