par Jérémie Rosanvallon
Les notes de l’IES – n°17 – novembre/décembre 2010
Comment se traduit l’introduction dans une entreprise d’un progiciel de gestion intégrée, l’ERP, qui permet d’enregistrer et contrôler en temps réel l’activité ?
On aurait pu imaginer qu’un tel outil trouve chez les cadres un écho favorable en les assistant dans leur fonction d’encadrement, alors que les employés et ouvriers y sont plus hostiles dans la mesure où cet outil implique un surcroît de contrôle et de procédures. Jérémie Rosanvallon fait pourtant le constat inverse. Tandis qu’une partie de l’encadrement se voit dépossédée de ses prérogatives, les ouvriers et employés peuvent trouver dans la visibilité nouvelle de leur travail que l’ERP leur donne, une ressource ou une satisfaction.
Ce double constat peut surprendre, mais n’est-il pas, et nous dépassons ici les conclusions de l’auteur, la traduction d’un même fait, celui du projet managérial de rationalisation de l’activité que portent les progiciels de gestion ?
La réduction du travail à des indicateurs produit aussi bien le sentiment de dépossession des cadres, qui auparavant participaient à la décision du fait de leur connaissance du terrain mais que l’outil de gestion supplée désormais, que la visibilité du travail des ouvriers et employés qui peuvent s’en trouver valorisés jusqu’à faire leurs les objectifs managériaux.